| Summary: | Durant la période d'après-guerre jusqu'au milieu des années 1970, des changements de fond s'opèrent au sein de la communauté juive québécoise--basée surtout à Montréal--, qui se manifestent dans les domaines démographique, culturel, et institutionnel. Cet ouvrage observe ces phénomènes selon un éclairage nouveau, à la lueur du contexte sociopolitique québécois. Le positionnement idéologique de la communauté juive montréalaise apparaît sous cette lumière comme étant en partie le produit des débats sociopolitiques québécois et des contacts croissants avec les Québécois d'origine canadienne-française dès le lendemain de la guerre. Les Juifs québécois se retrouvent dans une situation politique et culturelle unique en Amérique du Nord et au Canada, menant à la formation d'une identité juive montréalaise distincte de l'identité juive canadienne et états-unienne. L'Oecuménisme d'après-guerre et les débats de société fondamentaux qui entourent l'expansion de l'État québécois à l'heure de la Révolution tranquille offrent un contexte pour analyser le discours médiatique articulé par une minorité religieuse et culturelle qui compte sur une forte complétude institutionnelle au Québec. Dans une société largement clivée sur le plan confessionnel entre catholiques et protestants--les deux solitudes--les activistes de la communauté juive luttent pour la reconnaissance de leur communauté et mènent les acteurs politiques à questionner plus largement ce que l'on appelle aujourd'hui le vivre-ensemble. Loin de demeurer en marge de l'espace public et politique, des activistes communautaires du Montréal juif entrent en dialogue dans une québécoise émergente au sein de laquelle le pluralisme est appelé à occuper un espace grandissant.
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