Summary: | Dans l'univers artistique comme ailleurs, le visage n'est pas un objet parmis d'autres. Même au XXe siècle, où l'art a tendance à saisir l'anonymat plutôt que la spécificité, la représentation de la figure humaine provoque encore une sensation singulière. Entouré souvent d'une série d'accesoires qui permettent d'identifier sa position sociale, le portrait est un genre respectable dans l'histoire de l'art. Le visage, lui, semble avoir pris ses libertés. Chronologique et thématique, à la lisière entre l'essai personnel et la recherche, cet ouvrage suis les changements de la représentation du visage dans la peinture au cours du XXe et XXIe siècles. Désormais les peintres procèdent plus par allusions que par descriptions : effacés ou recouverts (Giacometti, Fautier), visages inexpressifs (Jawlensky, Malevitch), flous et méconnaissables (Michaud). Les conflits et les génocides font naître des visages spectraux (Mus̆ic̆, Boltanski). Avec les années 1960, on assiste au "retour" du visage, décliné en série (pop art et hyperréalisme). La figure humaine se transforme en masque quand les créateurs greffent sur leur apparence les traits d'un autre (Cindy Sherman) ou fabriquent une représentation "améliorée" de soi (Orlan). Comme l'a affirmé François Mauriac, chaque fois qu'un artiste réalise un visage, il recommence l'art.
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